C’est le pays le plus postmoderne du monde selon le sociologue Michel Moffesoli – c’est le terreau où fusent les manifestations de sentiments jouissifs et jubilatoires qui caractérisent les regroupements autour d’un symbole festif. Car le Brésil, c’est la fête !
Depuis le carnaval jusqu’à l’effervescence d’événements sportifs, il y règne une joie rémanente qui unit avec force la population dans un élan contagieux de tous les sens : tellurique, sensuel, sexuel, mystique, métaphysique… Et aussi très glamour, puisque l’on se dit toujours que le plus important est d’avoir du charme, dans une cadence héritée des rythmes africains qui résonne la cordialité.
La force du Brésil n’est ni intellectuelle, ni technologique, et encore moins d’un raffinement esthétique exquis. Elle est parfaitement instinctive. Et c’est le pouvoir de l’instinct qui détermine l’action, gère les comportements, inspire la créativité, provoque un surgissement ancestral.
Cette mouvance intuitive ne saurait être sans la ‘’Foi’’. En effet, nous sommes très fiers de nous proclamer le plus grand pays catholique du monde où la laïcité est loin de faire la loi. On se méfie de l’athéisme, de ses mauvaises intentions, de ses mauvais caractères.
Le Brésil affronte une situation politique en déliquescence aggravée par une crise économique sans précédent. Le président sortant, Madame Dilma Roussef, subversive dans sa jeunesse, n’a pu renverser pourtant les mécanismes corrompus de la politique brésilienne. Elle en devient la victime, qui finit par être évincée…
Le légendaire optimisme des brésiliens serait-il inébranlable ? C’est ce qu’augure le Christ surplombant Rio. Impassible dans sa suprématie bienveillante, bravant tous les éclats des ténèbres ; Il nous rappelle inlassablement que Dieu est brésilien.
Antonio, juin 2016